Créé en 2014, le groupe parisien RAGARAJA dévoile un premier EP “Sheïtan” en 2015.
Le quintet formé de Euryale au chant, Chris Ferrero et Stanislas d’Arnoux aux guitares, Fabien Chevalier à la basse et Léo Goudaroulis à la batterie, enchaînent les live dont un remarquable en première partie de Sidilarsen à la Maroquinerie en novembre 2019.
En octobre 2019, après deux ans de travail, sort leur premier opus “Égosphère”, véritable pépite hybride mélangeant plusieurs genres.
L’introduction, envoûtante et marquante, digne d’un début de film, nous fait progressivement entrer dans leur univers.
C’est une véritable découverte : l’envie d’aller plus loin naît du « premier souffle » de l’album composé de 11 titres avec l'intro instru.
Dix morceaux tous chantés en français avec une rage exceptionnelle : parfois rappée, parfois narrée, Euryale passe du scream au clean sans effort et réussit à faire passer ses messages non seulement dans ses textes mais également dans sa façon de les exprimer.
Le titre “Vagabond” (qui fait partie de nos coups de cœur!) est d’ailleurs un bon exemple de cette diversité au niveau du chant. Une excellent intro "basse / batterie" très groovy à laquelle viennent s’ajouter progressivement les guitares, démarre ce morceau engageant et poignant qui communique une envie de liberté. Les riffs sont clairs, carrés et bien appuyés par la partie bass & drum.
Le chant clair planant vient se rajouter au duo du début, mélangé avec une partie rappée/ narrée et des sons électro qui expriment bien une rage naîssante et montante jusqu'à son explosion marquée par des scream et riffs puissants et agressifs. La fin en partie clean dénote, comme une sorte de délivrance.
Nos deux autres coups de cœur vont aux deux morceaux qui ont été clippé (coïncidence ?pas vraiment, cela montre bien la qualité et la pertinence de ce choix !!) « Chrysalide » est basé sur un chant scream et des riffs agressifs, une rythmique simple et ultra efficace avec une batterie très carrée.
« Egoshère » est définitivement très groovy, appuyé par des riffs forts en émotions, accompagnés d'un beat entêtant. On différentie bien les deux parties du morceau où dans sa seconde moitié, une invitation à se libérer nous est envoyée à travers un chant aux airs orientaux, et envoûtant, un peu comme dans une cérémonie religieuse !
« Ferme les yeux ... Débranche-toi ... Ecoute les frissons de l’air »
Dans « Fractale », la double grosse caisse est à l’honneur et endiable les riffs qui se superposent à merveille avec encore une fois un chant poignant :
« Ensemble nous serons invincibles ... Ensemble tout devient possible »
Les pauses et les riffs déstructurés donnent de la force à chaque morceau de l’album.
D’ailleurs, les trois derniers morceaux nous emmènent voyager très loin ! et Dieu sait que nous en avons besoin en ce moment !
Dans un autre style, « Naufrage » est composé d’un chant plus narré, de riffs plus léger mais toujours dans cette optique de dégager des sentiments forts, et nous fait naviguer dans les paradis artificiels ...
« Sarcophage » aux airs égyptiens, incorpore un peu plus de sons sampled, avec un passage slamé. Enfin dans « Singe suprême » on retrouve un partie beaucoup plus techno/électro, samplée ; la batterie rythme parfaitement le chant rappé, les riffs explosent et tout ce mélange nous emmène finalement dans un tunnel espace /temps, début du voyage vers la liberté…
Un seul petit regret, la fin du dernier morceau coupée net, qui aurait pu ressembler à l’intro pour laisser place à une suite.
En résumé, EGOSPHERE est un premier album poignant qui envoie du lourd, autant dans la composition, que dans les textes. Il dégage énormément d’énergie dans la musique, dans les différentes manières de chanter et réussit à nous transpercer d’émotions
On attend avec impatience de pouvoir de nouveau venir admirer la bande de parisiens sur les planches très vite après la période que nous vivons ....
Lyndya
pour BGP Music Live
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